PROGRAMME4 :
IMPULSION DU CAPITAL HUMAIN DES GENERATIONS MONTANTES
AXE 1 : DEVELOPPEMENT DE LA PETITE ENFANCE:
Contexte :
La période de la petite enfance est cruciale pour le développement futur de la personne. Elle se réfère à la période durant laquelle un nombre important de changements cruciaux et rapides marquent le développement des enfants.
Les conditions de vie et de santé des enfants auront des répercussions durables sur leur évolution physique, cognitive, sociale et psychique.
Dans ce sens, l’investissement dans le domaine de la santé de la mère et l’enfant, constitue une pierre angulaire dans le développement du capital humain du pays et enchaîne des conséquences positives et directes sur les comportements des individus.
De même, l’amélioration de la nutrition de l’enfant et du jeune et l’absorption du déficit existant en termes de carences et des inégalités, ont de multiples répercussions sur l’éducation des enfants et leur productivité dans l’avenir.
Interventions de l’INDH au titre de la 3eme Phase
L’INDH III, sans se substituer aux rôles des départements ministériels et des collectivités territoriales, doit oeuvrer pour améliorer l'efficacité des politiques mises en oeuvre dans le domaine d’accompagnement de la petite enfance.
Les axes prioritaires d’intervention de l’INDH, dans ce sens, se présentent comme suit :
Renforcement de la santé de la femme et de l’enfant ;
Amélioration de la nutrition de la mère et de l’enfant ;
Renforcement du développement cognitif et social des enfants issus des familles défavorisées, et dont les mères sont ouvrières/journalières, et ce à travers la réalisation des crèches et garderies.
Les interventions au profit de la petite enfance doivent correspondre aux cycles de vie de l’enfant et répondre aux besoins constatés de chaque cible :
Femmes en âge de procréer :
Besoin spécifique en micronutriments pour combler les carences en vitamines ;
Déficit de sensibilisation et d’information.
Femmes enceintes ou allaitantes :
Nombre important de décès maternels ;
Insuffisance en matière de sensibilisation et d’accompagnement (Accouchement en milieu surveillé, allaitement naturel exclusif,…)
Nouveau-Né (<30jours) :
Nombre important de décès liés à des causes évitables (Hygiène, Froid, Allaitement maternel exclusif, pratiques traditionnelles dangereuses)
Difficulté de dépistage de l’hyperthyroïdie congénitale.
Enfant moins de 2 ans :
Insuffisance en matière de communication parentale (planification familiale, vaccination, nutrition…)
Non optimisation des prestations offertes par les structures d’appui en matière de sensibilisation et d’accompagnement des parents (unités préscolaires, centres socio-éducatifs…) ;
Taux élevé d’infections respiratoires dans les zones froides et montagneuses (Broncho alvéolite respiratoire).
Enfant moins de 5 ans :
Faible sensibilisation des parents et des éducatrices sur l’importance des techniques de développement cognitif et social ;
Insuffisance en matière d’adoption des techniques de stimulation précoce.
AXE 2 : SOUTIEN AU PRESCOLAIRE EN MILIEU RURAL DEFAVORISE:
Contexte
L’importance cruciale du préscolaire dans le développement de l’individu est indéniable vu son impact sur les facultés cognitives, sociales et émotionnelles de l’enfant ainsi que sur son parcours scolaire allant du primaire au supérieur.
En effet, la préscolarisation estompe les déperditions scolaires, motive l’accès à l’école primaire et améliore la trajectoire scolaire. Elle améliore également le niveau du capital humain national, en accroissant la durée moyenne de scolarisation, composante clé de l’indice du développement humain (IDH).
Dans ce cadre, le retour en investissement sur le capital humain est très important au niveau du préscolaire, comparativement avec les autres cycles de scolarité (17 fois plus).
Partant de ce constat, l’INDH a fait du soutien au préscolaire, un axe prioritaire dans sa troisième phase. Dans ce sens, la convention signée devant Sa Majesté Le Roi que Dieu L’assiste, entre le Ministre de l’Intérieur et le Ministre de l’Éducation Nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, traduit la volonté de l’INDH de soutenir la généralisation de l’enseignement préscolaire notamment en milieu rural défavorisé.
Interventions de l’INDH au titre de la 3eme Phase :
L’intervention de l’INDH, vise à combler le déficit enregistré dans les zones rurales défavorisées en se concentrant sur les douars ne disposant pas d’écoles primaires et aussi à améliorer l’efficacité et la qualité des prestations dispensées par les services déconcentrés de l’Education Nationale.
Cette action sera déclinée en deux principaux axes d’intervention :
Mise à niveau de 5 000 unités de préscolaire déjà existantes ;
Création de 10 000 nouvelles unités.
De même, un appui financier sera pris en charge par l’INDH pour couvrir les charges des 2 premières années de fonctionnement des unités nouvellement créées.
AXE 3 : APPUI SCOLAIRE ET LA LUTTE CONTRE LE DECROCHAGE:
Contexte
L’éducation est un impératif incontournable pour le développement humain de chaque pays, et tous les investissements effectués dans le capital humain se répercutent positivement sur les capacités des citoyens, la croissance, l’accès à l’économie et à la société du savoir.
Le Maroc s’est engagé depuis les années 1990, dans un processus de généralisation de l’éducation qui s’est traduit par une amélioration notoire des taux de scolarisation, notamment au niveau primaire, en passant de 55 % en 1990 à 98,8 % en 2014.
Devant ce processus de massification, les dimensions qualité de l’éducation et environnement de scolarisation n’ont pas été suffisamment pris en considération sachant que ces variantes contribuent fortement à la constitution d’un capital humain solide.
Certes, plusieurs programmes ont été invités dans ce sens notamment en matière d’appui scolaire aux élèves démunis, tels que le programme Tayssir, l’Initiative Royale « un million de cartables », les bourses, les cantines scolaires, les internats, les Dours Talib(a) et le transport scolaire.
En dépit de ces programmes, l’état du décrochage scolaire reste en deçà des ambitions de notre pays, et qui fait apparaitre que, durant l’année 2017-2018, 260000 élèves sont touchés, dont 1,1% au primaire (soit 38.740 élèves) et 12% au collège (183.218).
Interventions de l’INDH au titre de la 3eme Phase:
L’INDH est appelée à oeuvrer avec les différents intervenants pour améliorer la qualité du système éducatif, et partant réduire le décrochage scolaire.
Dans ce cadre, l’INDH doit concentrer ses efforts autour des actions ciblées et réfléchies dédiés aux élèves en situation difficile, relevant des zones rurales et des quartiers urbains défavorisés, et ce, en s’appuyant sur des partenaires expérimentés relevant de la société civile.
A cet égard, les actions prioritaires de l’INDH porteront sur :
1. Renforcement du soutien scolaire à travers :
Identification des élèves bénéficiaires en s’appuyant sur le système MASSAR ;
Choix et appui financier aux associations;
Sensibilisation, mobilisation et information des élèves et de leurs parents au sujet des programmes d’appui scolaire ;
Utilisation des NTIC pour la dématérialisation du soutien scolaire.
L’objectif escompté pour cet axe est d’atteindre, annuellement, 300 000 bénéficiaires relevant principalement du niveau primaire.
2. Amélioration de l’environnement scolaire et des conditions de scolarisation
Transport scolaire
Elargissement de l’offre en transport scolaire en s’appuyant sur la carte des besoins élaboré par les AREF ;
Identification des associations provinciales qui vont assurer la gestion des ressources humaines, le fonctionnement et la maintenance du parc.
Structures d’hébergement
Renforcement des structures d’hébergement par la construction ou l’aménagement (Dar Talib (a) et Internat) en veillant sur :
- La pérennité du financement ;
- L’optimisation de la gestion des structures (Dar Al Talib(a)) ;
- La qualité des services offerts.
Amélioration de la nutrition
Amélioration de la qualité nutritionnelle et de la quantité des repas servis au sein des cantines scolaires, et ce, en coordination avec le ministère de la santé (instauration et diffusion des normes d’hygiène et de nutrition et mise en place d’un système de contrôle) ;
Exploration des nouveaux modes de gestion des cantines scolaires (délégation du service de restauration au profit des élèves du cycle primaire aux coopératives des femmes rurales).
3. Santé scolaire
Organisation des campagnes de dépistage et de prise en charge des cas souffrant des troubles de santé et d’apprentissage ;
Equipement des unités mobiles et des centres de santé en matériel de dépistage et d’appareillage (visuel, auditif, orthophonique et orthopédique…) ;
Appui à la formation et sensibilisation des directeurs des établissements et des enseignants au repérage des troubles d’apprentissage ;
Soutien aux projets institutionnels et communautaires visant le développement de l’éducation à la santé et des compétences psychosociales des enfants scolarisés.
4. Orientation scolaire
Renforcement du dispositif d’orientation précoce dès le cycle collégial ;
Appui des campagnes de communication et de pédagogie auprès des élèves et leurs familles ;
Soutien aux associations oeuvrant dans l’orientation scolaire.